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la basse-froide.

faite, autorisaient sa mise au sec dans un des bassins de radoub de Caudan. Les avaries de la coque n’avaient rien de grave. Celles de la machine étaient plus compliquées, mais non sans remède. Peut-être auraient-elles, néanmoins, nécessité partout ailleurs de très longs délais. Mais, comme Erik l’avait prévu, nulle part au monde il n’aurait pu trouver, du jour au lendemain, les précieuses ressources que lui offraient les chantiers de construction navale, les forges et les fonderies de Lorient. La maison Gamard, Norris et Cie s’engagea à tout réparer en trois semaines. On était au 23 février ; le 16 mars, on pourrait se remettre en route, avec de bonnes cartes, cette fois.

Cela laissait trois mois et demi pour arriver au détroit de Behring à la fin de juin. L’entreprise n’avait rien d’impossible, quoiqu’elle se trouvât resserrée dans des limites assez étroites. Erik n’admettait même pas qu’on pût l’abandonner. Il ne craignait qu’une chose, c’était de s’y voir contraint. Aussi avait-il refusé d’adresser à Stockholm un rapport sur le naufrage, de peur d’être rappelé, et de déposer une plainte en justice contre l’auteur présumé de l’attentat, de peur d’être retardé par l’instruction criminelle.

Qui sait pourtant si l’impunité n’allait pas encourager Tudor Brown à semer de nouveaux obstacles sur la route de l’Alaska ? C’est ce que M. Bredejord et le docteur se demandaient, en