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l’épave du cynthia.

était rempli, qu’il l’avait regrettée. Il quitta donc la passerelle pour redescendre sur le pont et chercher des yeux son chef, avec l’intention généreuse de le réconforter, s’il était possible.

Mais le commandant avait disparu, et trois minutes ne s’étaient pas écoulées qu’une détonation retentit dans sa chambre.

Erik y courut. La porte était fermée intérieurement. Il l’enfonça d’un coup de pied.

Le commandant Marsilas gisait sur le tapis, le front ouvert et fracassé, un revolver dans la main droite.

Voyant le navire perdu par sa faute, il s’était fait sauter la cervelle. La mort avait été instantanée. Le docteur et M. Bredejord, accourus derrière le jeune lieutenant, ne purent que la constater.

Mais l’heure n’était pas aux vains regrets. Erik, laissant aux deux amis le soin de relever le cadavre et de le déposer sur la couchette, avait le devoir de remonter sur le pont et de songer au salut de l’équipage.

Comme il passait devant la cabine de M. Malarius, l’excellent homme, réveillé par l’immobilité du navire ou par le coup de feu, ouvrit sa porte et passa au-dehors sa tête blanche, coiffée de l’inévitable bonnet de soie noire. Depuis Brest il n’avait pas cessé de dormir et ne s’était aperçu de rien.

« Eh bien ! qu’est-ce donc ?… Qu’y a-t-il ? demanda-t-il avec douceur.