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l’épave du cynthia.

jours, aucun espoir ne subsistait d’arriver à percer le mystère de la naissance d’Erik. Lui-même, il en convenait et se voyait obligé de reconnaître que tout supplément d’enquête était désormais sans objet.

Aussi ne fit-il aucune difficulté, à l’automne suivant, de commencer ses études médicales à l’université d’Upsal, selon le vœu du docteur. Il voulut seulement passer d’abord l’examen de capitaine au long cours. Et cela seul aurait suffi à montrer qu’il ne renonçait pas à ses projets de voyage.

C’est qu’il avait maintenant au cœur un autre souci, un souci cuisant, auquel il ne voyait d’autre remède que l’agitation et le mouvement des grandes aventures. Sans que le docteur s’en doutât, Erik éprouvait le besoin de trouver un prétexte pour quitter son foyer, dès que ses études seraient terminées, et ce prétexte, il ne pouvait guère le voir que dans un plan général de voyages. La cause de ce besoin était l’aversion de plus en plus manifeste que frøken Kajsa, la nièce du docteur, ne perdait aucune occasion de lui témoigner, et qu’il n’aurait d’ailleurs, à aucun prix, voulu laisser soupçonner à l’excellent homme.

Ses rapports avec la jeune fille avaient toujours été des plus singuliers. Aux yeux d’Erik, après sept ans comme au premier jour de son arrivée à Stockholm, la petite fée était restée le modèle de toutes les élégances et de toutes les perfections mondaines. Il lui avait voué une admiration sans ré-