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l’épave du cynthia.

un passager, un matelot qui ait navigué sur le Cynthia ? » demandait-il de tous côtés.

Grâce à sa connaissance parfaite de la langue anglaise, à sa physionomie douce et sérieuse, à sa familiarité avec toutes les choses de la mer, il était partout bien accueilli. On lui indiqua successivement plusieurs anciens officiers, matelots ou employés de la Compagnie des transports canadiens. Parfois il put les retrouver. D’autre fois leur trace était perdue. Mais aucun d’eux ne put lui donner d’informations utiles sur le dernier voyage du Cynthia. Il fallut quinze jours de marches, de contremarches, de recherches incessantes, pour arriver enfin à un renseignement qui tranchait par sa précision sur la masse confuse des notions parfois contradictoires qu’Erik pouvait recueillir. À la vérité, ce renseignement semblait valoir son pesant d’or.

On assurait qu’un matelot nommé Patrick O’Donoghan avait survécu au naufrage du Cynthia et était même revenu à New York plusieurs fois après le naufrage. Ce Patrick O’Donoghan servait, disait-on, en qualité de novice à bord du Cynthia, lors du dernier voyage de ce navire. Il était spécialement affecté au service du capitaine, et, selon toute probabilité, il avait dû connaître les passagers de première classe, qui mangent toujours à la table de l’arrière. Or, s’il fallait en juger par la finesse de ses vêtements, on ne pouvait douter que l’enfant, attaché sur une bouée du Cynthia, n’appar-