Page:Verne, Laurie - L’Épave du Cynthia.djvu/116

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

110
l’épave du cynthia.

qu’Erik s’est conduit dans ces circonstances, comme toujours, en brave garçon et en fils dévoué. Tu trouveras ci-joint un billet de cinq cents kroner que je te prie de lui remettre de ma part. Dis-lui que, s’il n’y a pas assez pour acheter à Bergen la meilleure barque de pêche qu’il soit possible de se procurer, il me le fera savoir sans délai. Il donnera à cette barque le nom de Cynthia, puis il l’offrira à maaster Hersebom en souvenir filial. Cela fait, si Erik veut m’en croire, il reviendra me rejoindre à Stockholm et reprendra ses études. Sa place est toujours libre à mon foyer ; et, s’il faut un motif pour le décider à y rentrer, j’ajoute que j’ai maintenant des données certaines et l’espoir de pénétrer le mystère de sa naissance. Crois-moi toujours, mon cher Malarius, ton ami sincère et dévoué,

« R.-W. Schwaryencrona, M. D. »

On peut penser si cette lettre fut accueillie avec joie. Le docteur montrait, en adressant son cadeau à Erik, qu’il avait bien compris le caractère du vieux pêcheur. Offerte directement, il est peu probable que maaster Hersebom eût accepté la barque. Mais le moyen de la refuser de son enfant d’adoption, et sous ce nom de Cynthia qui rappelait comment Erik était entré dans la famille !…

Le revers de la médaille, la pensée qui assombrissait déjà tous les fronts, c’était la perspective de le voir maintenant repartir. Personne n’osait en