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l’épave du cynthia.

nécessairement anglais, j’ai pensé tout de suite que vous limitiez trop le champ de vos recherches et que le navire pouvait fort bien être américain. Voyant que le temps passait et que vous n’arriviez à rien, car vous nous l’auriez dit, j’ai eu l’idée d’écrire à New York. À la troisième lettre, j’ai obtenu le résultat que voilà ! Ce n’est pas plus compliqué !… Ne pensez-vous pas qu’il est fait pour m’assurer sans conteste la possession de votre Pline ?

— La conclusion ne me paraît pas forcée ! répliqua le docteur, qui relisait la lettre en silence comme pour y chercher de nouveaux arguments à l’appui de sa thèse.

— Comment pas forcée ? s’écria l’avocat. Je vous prouve que le navire était américain, qu’il a péri à la hauteur des îles Feroë, c’est-à-dire tout près de la côte norvégienne, précisément à l’époque qui répond à l’arrivée de l’enfant, et vous n’êtes pas convaincu de votre erreur ?

— Pas le moins du monde ! Notez, mon cher ami, que je ne conteste nullement la très grande valeur de votre document. Vous avez trouvé ce que j’ai été impuissant à découvrir, le véritable Cynthia, qui est venu se perdre à peu de distance de nos côtes à l’époque voulue !… Mais permettez-moi de vous faire remarquer que cette trouvaille confirme précisément ma théorie. Car enfin le navire était canadien, c’est-à-dire anglais, et, l’élément irlandais étant fort considérable au Canada,