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préparer, comme le gouvernement paraissait les y convier, l’amélioration sociale, la transformation du sort des travailleurs et des conditions du travail. Mais les dernières poursuites nous ont appris que la pratique de cette loi a servi à la police à dresser des listes de suspects ; et nous avons vu avec stupeur que l’on reprochait à des citoyens, non pas seulement d’avoir pris part aux discussions des réunions publiques, mais encore d’y avoir assisté et d’avoir prêté leur nom pour faire les déclarations préalables exigées par la loi.

C’est une chose terrible, qui rien que d’y songer nous donne le frisson, que la facilité avec laquelle des citoyens sont privés de leur liberté sur des dénonciations ou des suspicions de police, trop heureux encore quand ils peuvent en être quittes pour une longue et pénible détention préventive, et quand ils ne se trouvent pas enveloppés dans une de ces accusations si vagues de complot, de sociétés secrètes ou d’intelligences à l’intérieur, auxquelles les plus innocents n’ont aucune certitude d’échapper, et dont la conséquence était, naguère encore, outre des peines rigoureuses, la perspective toujours imminente de la transportation à Cayenne, par simple mesure administrative.

Les abus odieux et monstrueux, auxquels peut donner lieu un semblable état de choses, destruc-