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apporté à l’enseignement populaire, à la vulgarisation des idées[1] ; et l’exonération scandaleuse de cet impôt accordée aux feuilles qui prennent l’engagement de ne traiter aucune question sérieuse est une véritable prime accordée à ceux qui veulent contribuer à la démoralisation du peuple et spéculer sur son ignorance en l’entretenant.

En France, le pauvre, le prolétaire, n’a pas le droit de penser, il n’a pas le droit de développer son intelligence, il n’a pas le droit de se tenir au courant des grandes discussions de la politique et de l’économie sociale. La littérature élevée, la science économique, la philosophie sociale lui sont interdites.

  1. Nous trouvons l’indication suivante dans un article publié récemment dans le journal le Français : « Avant la loi du 25 mai 1848 abolissant le timbre, le plus répandu des journaux belges ne comptait pas 4000 abonnés. Le tirage de toutes les feuilles réunies ne comptait pas 30 000 exemplaire. Aussitôt le timbre supprimé, les journaux diminuèrent de moitié le prix des abonnements et virent ainsi tripler le nombre de leurs souscripteurs. » Du reste, l’intention d’apporter un obstacle au développement des journaux politiques en les frappant d’un droit de timbre a été formellement déclarée par le décret du 28 mars 1852 qui affranchit de ce droit les journaux purement littéraires et scientifiques : — « Considérant, dit ce décret, que si des conditions restrictives ont dû être imposées a la presse politique, il convient au contraire de favoriser le développement des publications consacrées aux sciences et aux arts ; — Décrète : — Sont exempts du droit de timbre, etc. »