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rattache les hommes entre eux. La Révolution en proclamant le principe de fraternité à côté des principes de liberté et d’égalité a donc donné la formule par excellence de la religion : elle a rétabli la loi des rapports des hommes entre eux, si profondément altérée par la théologie, qui s’était faite en cela comme en tout le reste l’auxiliaire complaisante du despotisme.

Pour résumer en quelques grands traits la révolution religieuse, qui entraîne avec elle toute la révolution politique et sociale, il suffit de mettre en regard les dogmes sur lesquels reposait l’ancien monde, et les dogmes, nouveaux qui doivent être la base du monde moderne.

Le principe d’autorité avait pour dogmes : l’infériorité originelle de la nature humaine, l’inégalité essentielle des conditions, la perpétuité de l’antagonisme et dé la guerre, la fatalité de la misère.

Les dogmes nouveaux de l’humanité régénérée sont : la perfectibilité indéfinie de l’individu et de l’humanité, l’égalité des destinées, l’identité des intérêts, l’amélioration du bien-être, la souveraineté de la raison, la liberté absolue de l’homme et du citoyen.

La sauvegarde de l’ancienne société était l’ignorance ; c’est la science qui doit être la sauvegarde