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« Il s’agit maintenant, avant tout, » dit Feuerbach, qui a indiqué plus nettement qu’aucun autre philosophe le caractère véritable de la révolution religieuse moderne, « il s’agit maintenant, avant tout, de détruire l’ancienne scission entre le ciel et la terre, afin que l’humanité se concentre de toutes ses forces et de toutes ses facultés sur elle-même et sur le présent ; car cette concentration seule produira une ère nouvelle, de nouveaux grands hommes, de grands caractères et de grandes actions.

« Au lieu d’individus immortels, la nouvelle religion demande maintenant des hommes complets, sains de corps et d’esprit. La santé a pour elle plus de valeur que l’immortalité. Le cœur, du moins le cœur vraiment sain, a ici-bas pleine et entière satisfaction.

« Tout homme doit se faire un Dieu, c’est-à-dire un but final de ses actes. Qui a un but a une loi au-dessus de lui ; il ne se conduit pas seulement lui-même, il est aussi conduit par une volonté supérieure.… Quiconque a un but, un but véritable,

    gisme assignait aux individus dans un séjour fictif disparaît, pour faire place à un but social, et que évidemment la société impossible à transporter dans une autre existence, ne peut être conçue que sur la terre et en vue de la terre. » Littré, Conservation, Révolution et Positivisme.