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destitués du privilége de représenter l’autorité, l’autorité a revêtu des incarnations variées ; mais elle a toujours conservé son caractère surnaturel et mystique : sans cela elle ne serait pas l’autorité.

Vox populi, vox Dei : la voix du peuple est la voix de Dieu, a-t-on dit. Le caractère de l’autorité est d’étouffer toute discussion sous une force supérieure et infaillible dans ses décisions qui fait sa raison d’être.

Aussi la révolution religieuse a dû précéder la révolution politique, et elle l’a précédée effectivement. Luther a jeté le premier cri d’émancipation en proclamant le libre examen.

La souveraineté de la raison humaine a dû être reconnue comme le principe de la liberté et de l’égalité des hommes, comme le principe de l’inviolabilité de la personne humaine[1]

  1. Comme il est utile d’établir par une démonstration concluante ce principe essentiel de la souveraineté de la raison individuelle, de l’infaillibilité de la raison humaine, — car c’est le principe même de la liberté, — nous pensons faire bien de citer cette page remarquable empruntée au livre de Solidarité par M. Hippolyte Renaud, qui est le résumé le plus complet de la doctrine de Fourier :
      « Frappés des erreurs sans nombre où les esprits sont tombés, des dissentiments profonds qui les séparent sous tant de bannières ennemies, la plupart ont admis que la raison est incer-