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LE PARTI SOCIALISTE.

de l’humanité en établissant le règne de la liberté et de la justice.

Il ne s’agit pas de procéder par la contrainte ni par la voie autoritaire. Mais il faut reconnaître aussi que la liberté du travail, dans les conditions actuelles de l’organisation industrielle, ne sert qu’à couvrir l’exploitation odieuse des travailleurs, surtout quand on lui donne pour corollaire, comme le font nos économistes et nos libéraux, la liberté du capital[1].

La libre concurrence est un champ clos où des hommes garrottés et désarmés sont livrés à d’autres munis de bonnes armes.

Pour que le capital et le travail pussent être dans des conditions réciproques de liberté il faudrait que leurs relations fussent établies sur un pied d’égalité, il faudrait que la révolution économique fût faite. Or c’est précisément cette révolution qu’il s’agit de faire. Elle doit être, comme toutes les choses scientifiques, l’œuvre de la science.

Dire que la liberté doit suffire pour résoudre la question sociale, comme le répètent communément

  1. M. Jules Simon a écrit un livre sur la Liberté. Un des chapitres de ce livre est consacré à la liberté du capital. Le chapitre qui suit immédiatement est consacré à la liberté de l’atelier. Au nom de la liberté du capital, M. Jules Simon réprouve expressément le droit de coalition pour les ouvriers.