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LE PARTI SOCIALISTE.

les fins qui rendent légitime la propriété individuelle »

« Les lois de la propriété ne se sont jamais encore conformées aux principes sur lesquels repose la justification de la propriété privée, » dit encore l’éminent économiste anglais. « Elles ont fait une propriété de choses qui ne devraient jamais être considérées comme telles, et créé une propriété absolue là où il n’aurait dû exister qu’une propriété conditionnelle. Elles n’ont pas tenu la balance équitablement entre les créatures humaines, mais elles ont accumulé les obstacles pour quelques-uns, afin de donner des avantages au reste de la société ; elles ont à dessein entretenu les inégalités et empêché que tous pussent s’élancer sans obstacle dans la carrière… »

M. Stuart Mill est tellement pénétré de ces inconvénients et de ces abus qu’il ne craint pas de reconnaître, avec une bien honorable loyauté, la supériorité du communisme, si on le compare à l’organisation sociale actuelle.

« S’il fallait choisir, dit-il, entre le communisme avec toutes ses chances et l’état actuel de la société avec toutes ses souffrances et ses injustices ; si l’institution de la propriété particulière entraînait nécessairement avec elle cette conséquence, que le produit du travail fût réparti, ainsi