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Quand l’humanité connaîtra les lois de la science, elle ne dépendra plus des lois arbitraires, auxquelles son ignorance l’a soumise jusqu’ici.

L’instruction publique doit donc être la première préoccupation des législateurs qui poursuivent vraiment la réalisation de la liberté. Cette préoccupation doit passer avant toutes les autres. « Soyez instituteurs avant d’être législateurs, » disait Bancal en 1793 à la Convention nationale. « Sachez qu’on ne peut faire de révolution durable dans les lois, si l’on ne commence par la faire dans l’opinion et dans les mœurs. Investissez le peuple du droit qui lui fera connaître et lui assurera tous les autres. Donnez-lui l’existence morale, qui tue les préjugés et garantit l’existence physique. »

Tout homme en venant au monde a droit à l’instruction, c’est-à-dire au développement de ses facultés intellectuelles. Ce droit n’est pas moins sacré que le droit de vivre, que le droit de développer ses facultés physiques.

Les parents doivent à leurs enfants le pain de l’intelligence, comme ils leur doivent le pain de la, vie physique, et s’ils les laissent croupir dans l’ignorance, ils sont autant et plus coupables que s’ils les laissaient mourir de faim.

Il n’est pas douteux que la société ait le droit