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LE PARTI SOCIALISTE.

« Un avenir sera, un avenir puissant, libre dans la plénitude de l’égalité évangélique… »

C’est là le problème qui s’impose à tous les esprits qui ne sont pas aveuglés par les préjugés ; vainement voudrait-on l’étouffer dans son germe. Il faut l’envisager en face, en étudier la solution. Sinon il n’y a ni ordre, ni liberté, ni sécurité. On pourra prolonger la crise, mais on n’empêchera pas la catastrophe inévitable. « L’ordre des conservateurs ne reposant que sur des illusions rétrogrades n’est jamais qu’un acheminement à des commotions dangereuses[1] »

L’ordre actuel ne peut être maintenu, car il est fondé sur le mensonge et l’injustice.

Le véritable objet de l’économie politique devrait être de réformer l’organisation sociale par la science, et ce but a été assigné avec beaucoup de netteté par un de nos économistes les plus distingués, M. Blanqui : « L’économie politique doit à l’humanité des comptes ; il faut qu’elle fasse disparaître les inégalités sociales et les dernières traces du prolétariat… Il faut qu’elle ait les yeux toujours fixés sur cette grande loi de la répartition la plus équitable des profits du travail ; tant qu’il y aura des milliers d’hommes qui seront privés des pre-

  1. Littré, Conservation, Révolution et Positivisme.