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LE PARTI SOCIALISTE.

tice. Le règne de la justice établira l’harmonie sociale, et alors tous les efforts de chacun concourront au bonheur commun.

« La misère, » disait Victor Hugo à l’Assemblée législative, le 9 juillet 1849, « la misère est une maladie du corps social, comme la lèpre était une maladie du corps humain ; la misère peut disparaître comme la lèpre a disparu. »

Et Chateaubriand, dans les dernières années de sa vie, avait le pressentiment de la métamorphose profonde que la société est appelée à subir, pour se régénérer sur les bases de l’égalité :

« La société telle qu’elle est aujourd’hui, écrivait-il, n’existera pas. A mesure que l’instruction descend dans les classes inférieures, celles-ci découvrent la plaie secrète qui ronge l’ordre social depuis le commencement du monde, plaie qui est la cause de tous les malaises et de toutes les agitations populaires. La trop grande inégalité des conditions et des fortunes a pu se supporter tant qu’elle a été cachée d’un côté par l’ignorance, de l’autre par l’organisation factice de la cité ; mais aussitôt que cette inégalité est généralement aperçue, le coup mortel est porté.

« Recomposez, si vous le pouvez, les fictions aristocratiques ; essayez de persuader au pauvre, quand il saura lire, au pauvre à qui la parole est