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vous et les vôtres de nos dépouilles. « Tout impôt forcé, » disait avec raison Lavicomterie, » n’a jamais servi qu’à souder les fers du malheureux dont on l’exige, n’a jamais été employé qu’à payer les dépenses énormes de satrapes avilis, de courtisanes effrontées et d’oppresseurs barbares.» Aussi devons-nous nous opposer de toutes nos forces à ces prélèvements arbitraires.


Il faut ramener l’impôt au caractère que lui assigne la justice et le bon sens, et qui est indiqué avec beaucoup de netteté par Montesquieu :

« Les revenus de l’État sont une portion que chaque citoyen donne de son bien pour avoir la sûreté de l’autre, pour en jouir agréablement.

« Pour bien fixer ces revenus, il faut avoir égard aux nécessités de l’État et aux nécessités des citoyens. Il ne faut point prendre au peuple sur ses besoins réels pour les besoins imaginaires de l’État....

« Ce n’est point à ce que le peuple peut donner qu’il faut mesurer les revenus publics, mais à ce qu’il doit donner.... »

L’impôt a été défini par l’Assemblée constituante de 1789 : « Une dette commune des citoyens, une espèce de dédommagement, et le prix des avantages que la société leur procure. »