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LE PARTI SOCIALISTE.

donne à l’impôt, qu’on l’appelle contribution, taxe, droit, subside, ou bien don gratuit, c’est une charge imposée à des particuliers ou à des réunions de particuliers par le souverain, peuple, ou prince pour fournir aux consommations qu’il juge à propos de faire à leurs dépens. »

Cette définition de l’impôt, qui n’est pas du tout faite ironiquement comme on pourrait le croire, nous suggère par ses propres termes la critique qu’appelle l’institution.

Proudhon, qui reproche à la définition de Say son caractère absolutiste, fait cette fort judicieuse observation : « Le droit public moderne n’admet plus que l’État impose sur tout ce qu’il juge à propos. C’est à la nation de consentir ce qu’elle juge à propos de donner à l’État. »

Cela est fort juste,"il est reconnu depuis longtemps que les impôts consentis et votés par les représentants de la nation sont les seuls légitimes. Mais il ne faut pas se dissimuler que le vote des impôts n’a guère été jusqu’ici qu’une formalité illusoire, qui n’a pas du tout changé leur caractère réel d’imposition arbitraire faite par le despotisme au gré de son bon plaisir.

Un ancien historien, Étienne Pasquier, réduit à sa juste mesure le rôle des États Généraux en matière d’impôts : « Les revenus du domaine de la