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LE PARTI SOCIALISTE.

amour prétendu pour la liberté d’une haine non dissimulée contre la révolution, sont à bon droit suspects au peuple.

Quand nos libéraux parlent de décentralisation, ils bornent leurs vues pratiques à demander un peu plus d’indépendance et des attributions un peu plus étendues pour les conseils départementaux. Ils ne vont même pas jusqu’à demander l’élection des maires par le suffrage universel. Et ils laissent subsister d’ailleurs tout le système administratif actuel, avec son cortége de fonctionnaires parasites et irresponsables. Il ne viendrait jamais à l’esprit d’aucun d’eux de demander la suppression des préfets et sous-préfets.

Les plus avancés d’entre eux poursuivent, non la transformation, mais la démocratisation du fonctionnarisme, comme ils veulent démocratiser l’Église et l’armée, tout en laissant debout ces institutions telles quelles ; ce qui est bien l’aberration la plus grande dans laquelle puissent tomber des hommes politiques.

Nous les avons vus à l’œuvre en 1848 où ils essayèrent de fonder une école d’administration. M. Carnot, qui eut cette idée lumineuse, parle encore avec orgueil, toutes les fois que l’occasion s’en présente, de la grande école d’administration, « sœur de l’école polytechnique, » dont il rêvait de