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LE PARTI SOCIALISTE.

ment de sa propre force, et une ardeur guerrière qui ne dégénère pas facilement, puisque ceux qui la possèdent ne cessent jamais d’être citoyens.

« Lorsqu’un peuple est animé de pareils sentiments, il est invincible. Jamais il ne pliera sous le joug de l’étranger, encore moins pourra-t-il être détruit.

« Nulle part la justesse de ce raisonnement n’est plus évidente que dans l’histoire ancienne : Athènes, dans ses jours de gloire, du temps de Thémistocle et de Périclès, n’avait d’autre armée que ses citoyens ; les soldats-citoyens de Rome ont conquis le monde et maintenu la domination romaine jusqu’au jour où la création d’armées permanentes a amené la décomposition de l’Empire.

« Les mêmes résultats se sont produits au moyen âge et dans les temps modernes. Les landwehrs, habilement dirigées, ont toujours fait plier les armées permanentes.

« Le meilleur exemple à l’appui de cette assertion se trouve dans l’histoire de la Suisse. Après avoir résisté longtemps à l’élite de la chevalerie, aux attaques des plus vaillants souverains, les Suisses se sont de nouveau signalés dans les plaines de Novare, de Marignan et de la Bicoque.

« Les guerres de la Révolution française et celles