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immense cri de haine s’élève du fond des campagnes contre le service forcé, contre le tirage au sort.

La suppression absolue de l’impôt du sang, de tout enrôlement forcé, — « servitude personnelle (Nevers), attentat à la liberté de l’individu (la Rochelle) et de la nation (Metz), » — est le vœu unanime du tiers état.

Ce vœu est dans quelques cahiers l’objet de développements remarquables : — « Le tirage des milices, dit le tiers état de Nemours, renferme toutes les duretés, toutes les cruautés, toutes les injustices qu’il soit possible de combiner dans une imposition. C’est un impôt qui enlève plus que les biens, qui s’empare de la personne du contribuable. Il ne porte pas sur la société entière. Non-seulement il n’y a que les citoyens du tiers qu’on y ait soumis, mais encore ce n’est point en proportion de leur fortune, c’est à raison de leur taille qu’ils s’y trouvent assujettis… La répartition entre les hommes de taille n’est point faite de manière à ce qu’ils contribuent également. Le sort en prend un seul, il l’enlève à lui-même, à sa famille, aux travaux les plus utiles pour la société. Ceux que le billet noir n’a pas soumis à la même tyrannie sont les maîtres de s’en retourner chez eux et de ne rien payer du tout… Il est impossible de perfec-