Page:Vermorel - Le Parti socialiste.djvu/129

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
121
LE PARTI SOCIALISTE.

n’y aura, chez nous, ni véritable liberté, ni véritable égalité.

On peut ajouter qu’il n’y aura pas de véritable prospérité. La dépense nécessitée par l’entretien de l’armée permanente absorbe la moitié des ressources de la France, et cinq ou six cent mille jeunes gens, les plus vigoureux de la nation, sont condamnés à un travail improductif.

Le maintien de la paix armée épuise l’Europe, et en particulier la France qui a l’organisation militaire la plus onéreuse. Les charges augmentent tous les jours dans d’énormes proportions. Les sacrifices si pénibles du présent ne suffisent plus à remplir les exigences toujours croissantes de l’avenir.

Les armées permanentes jettent un trouble profond dans la situation économique et morale du pays et des individus. Dans les casernes, le jeune soldat perd les habitudes laborieuses qui sont la loi de son existence ; il se démoralise au contact de l’oisiveté réglementaire. Pour beaucoup, la vie de caserne est une école mutuelle de corruption.

Tous ces inconvénients sont-ils rachetés par les services que rend l’armée qui a la mission importante de défendre le territoire et de garantir la sécurité du travail national ? N’y aurait-il pas moyen d’obtenir les mêmes résultats par des pro-