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sous la forme d’une empreinte dorée sur le dos de mon vêtement, que j’eus assez de peine à faire disparaître. C’est peut-être une des rares fois où on ait rapporté de l’or de chez un poète, — qui surtout en avait si peu.

Une autre fois, j’assistai à son déjeuner, que je refusai de partager ; mais nous bavardâmes copieusement ; et Verlaine, qui avait généralement peu d’appétit, distrait, absorba assez facilement son modeste menu.

Il habitait avec sa maîtresse, Mademoiselle Krantz, une bonne fille, aux gros traits, assez commune, mais qui me parut douée d’un bon caractère, sincèrement attachée à Verlaine, bien que des bruits contraires se soient fait jour ensuite.

Ces modestes racontars n’offrent, évidemment, qu’un intérêt tout relatif, mais ils ont le mérite d’avoir été écrits sur le vif, et rien de ce qui concerne Verlaine saurait être indifférent à ceux qui prennent intérêt à son œuvre.


Pierre Dauze
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