Page:Verlaine - Œuvres posthumes, Messein, II.djvu/96

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
86
voyage en france par un français

lieutenant, une gamme de jurons et de cochonneries que les « hommes » ne sont que trop disposés à chanter, eux aussi, sur un si fort exemple — et plus cyniquement encore !

Ceci est de « tradition »… depuis cet ignoble Quatre-vingt-neuf. Où est le temps où les officiers appelaient les soldats « Messieurs les maîtres », et où la politesse fleurissait avec la piété dans les camps ?

Mais où est la Monarchie ?

Eh bien, puisque l’exemple, à peu près inutile en ce qui concerne l’action à la caserne où bien faire est une condition sine qua non d’existence point trop insupportable, s’y trouve de la première opportunité, quant à la parole, c’est-à-dire offre une admirable accasion à la Charité, toi, « bien embouché », donne le ton à ceux qui t’approcheront. Jamais ne condescends à dire même une trivialité, ni à rire d’aucune. Quant à jurer, ce serait te blesser que de te faire à cet égard la moindre recommandation. On ne prévient pas l’hermine contre les souillures, ni un chrétien contre une offense directe à son Dieu et l’un des plus noirs péchés mortels.

J’aborderai à peine la question des tentations : femmes, boissons, cartes, etc. Comme je