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voyage en france par un français

Occident. J’en atteste l’immensité architecturale des grands siècles de foi, leur profondeur théologique et politique, leur œuvre sociale, leurs recherches chimiques, leurs essais, leurs réussites en astronomie, — et la navigation ardente, exclusivement chrétienne, toute de propagande, des époques qui les suivirent immédiatement. J’en atteste l’Eglise moderne et ses infatigables travailleurs, depuis les Jésuites, en toutes choses excellents ouvriers de toutes heures, jusqu’aux créateurs, fondateurs et metteurs en œuvre des universités, collèges, séminaires, écoles primaires, ouvroirs, orphelinats et cercles catholiques, pour omettre tant d’autres institutions de pure activité qui prospèrent et grandissent sur les justes ruines d’une enragée concurrence persécutrice, patientes parce que éternelles, éternelles parce que divines ! Je vois le travail honoré et pratiqué chez nous, chrétiens, et surtout chez nous, — honoré et pratiqué sous toutes ses formes antiques et nouvelles, et mon cœur chrétien ne peut que battre d’orgueil et de joie à l’aspect du travail chrétien, de tout le travail chrétien, c’est-à-dire du seul vrai travail, et qu’aimer, ô combien ardemment ! et vénérer les vrais travailleurs, en même temps que ma charité s’intéresse en toute équité aux autres, égarés mais vaillants tout de même, les plaint, ceux-là,