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voyage en france par un français

triomphe, et quand plus tard on put dire au roulement des tambours de Santerre et sous l’éclair de la machine à Sanson, « le roi est mort », force eût été d’ajouter : « la France aussi », si la guillotine eût pu tuer la Monarchie en même temps que le monarque.

Toujours est-il qu’elle est bien malade, la France, depuis ce coup à la tête !

Les sept péchés capitaux, jusque-là refoulés par les lois dans le for intérieur où le confesseur allait les chercher et les combattre, se ruèrent de tous côtés et s’installèrent dans chaque fonction publique possible et impossible, car d’invraisemblables emplois furent édifiés par une satanique prévoyance, multipliés en sous-ordre à l’infini par tous les caprices de la révolte et les pullulantes convoitises de l’ignorance désormais lâchée. En même temps, l’ancien despotisme, paralysé depuis les premiers rois chrétiens par l’influence épiscopale et la création pierre à pierre, sous la régie catholique, de cette merveilleuse paternité qui s’est appelée la Monarchie Française, se dégourdissait prestement, et, assumant une nouvelle formule, dépassait du premier coup, — et de combien ! — l’atrocité des plus sinistres Césars, l’insolence des plus absurdes satrapes et tout ce que les plus détraqués d’entre les chefs nègres avaient jusque-là