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critique et conférences


« M’avoir assassiné ce petit être là !
« C’est horrible d’avoir à se mettre cela
« Dans la tête… »


Je me rappelle avoir, étant tout novice, écrit dans un taquin petit journal d’adolescents, l’Art (Lemerre, 1866), à propos justement de ces vers un peu gâteux, tout de même, on en conviendra, quelques lignes sincères qui m’attirèrent, lors de ma première « audience » place des Barricades, même année, de très courtois, mais je ne crus pas trop flatteur pour ma jeune vanité de croire irrités, reproches du Maître, jaloux de revendiquer le passage, objet de ma critique, comme très bon et bien voulu. C’était son droit, mais m’est avis qu’il ne l’eût pas revendiqué et encore moins voulu vingt ans plutôt.

Tant d’exemples encore qu’il serait douloureux d’ajouter.

Conclusion.

Talent énorme (c’est le mot) manifesté dès l’aurore, persistant jusque dans les suprêmes efforts contre la sénilité. Génie incontestable, éclatant fréquemment surtout vers le milieu de l’œuvre, des pages comme Gastibelza, superbe cri de jalousie quasi bastiale dans quel sinistrement voluptueux paysage ! comme Olympio, pro-