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critique et conférences

mon cher ! un maître-vocable tout battant neuf, sur lequel je m’exprimais ainsi dans une biographie d’Anatole Baju à paraître incessamment, les Hommes d’Aujourd’hui, de notre sage et temporisateur ami Vanier « Décadisme est un mot de génie, une trouvaille amusante et qui restera dans l’histoire littéraire ; ce barbarisme est une miraculeuse enseigne. Il est court, commode, « à la main », handy, éloigne précisément l’idée abaissante de décadence, sonne littéraire sans pédanterie, enfin fait balle et fera trou, je vous le dis encore une fois..... »

Le membre de phrase souligné dans ce passage détermine bien, je crois, ce que nous entendons, vous et moi, en Décadisme, qui est proprement une littérature éclatant par un temps de décadence, non pour marcher dans les pas de son époque, mais bien tout « à rebours », pour s’insurger contre, réagir par le délicat, l’élevé, le raffiné si l’on veut, de ses tendances, contre les platitudes et les turpitudes, littéraires et autres, ambiantes, — cela sans nul exclusivisme et en toute confraternité avouable. Dans la même biographie d’Anatole Baju, je classais parmi les Décadents, « injure, entre parenthèses, disais-je encore ailleurs, pittoresque, très automne, bien soleil couchant, à ramasser en somme », outre Mallarmé et moi baptisés d’autre