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Mon cher Deschamps


En lisant dans votre dernier numéro le si éloquent article de Cladel, je me suis remémorè une visite à la tombe de Baudelaire que je fis, il y a cinq ans, en Compagnie de Charles Morice. J’étais allé au cimetière Montparnasse pour porter une couronne à une personne qui me fut quelque chose comme Maria Clemns fut à Edgar Poe. Ce devoir presque filial accompli, mon cher Morice et moi, nous nous enquîmes de la tombe de Baudelaire ; mais, comme je savais que le grand poète était inhumé dans la sépulture du général Aupick, nous n’eûmes pas à nous heurter à toutes les navrantes (et honteuses pour un pays) ignorances constatées par l’auteur d’Ompdrailles, et nous pûmes bientôt mélancholier et ratiociner devant la stèle mesquine sous quoi dort tant de gloire littéraire — et par surcroît, si l’on veut, militaire… et diplomatique !!

Bien des années auparavant, j’avais accompagné, moi tout jeune et tout rêveur, le cercueil