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souvenirs et promenades

que les plantureuses servantes en robes blanches à pois multicolores, en train de nettoyer les seuils à grands seaux d’eau et à grands coups de croupe en arrière, caressaient et câlinaient par leur nom ? Disparus, ou presque ! Lors de mon dernier voyage là-bas, 1893 ! je n’ai pas revu un seul de ces toutous qui ont eu la gloire d’être immortalisés par Charles Baudelaire dans un poème en prose dédié au peintre Arthur Stevens et dont un beau gilet de peluche ponceau fut le prix !

En place, il est vrai, des naïves masures et des bâtisses à la bonne franquette, dont pas une ne manquait de son cachet bien à soi et toujours amusant, l’œil parisien retrouve, sans enthousiasme par trop patriotique, les maisons de rapport ou, alors, les petits hôtels « romans » des parties, chic ou non, de la Ville-Lumière…

Mais il en est des villes comme des gens, qui vous apparaissent à certains jours désagréables ou ennuyeux, si vous êtes, à ce moment, comme on dit, mal luné ou que ce soit eux qui le soient. Je reparlerai de Bruxelles dans le cours de ce travail et j’aurai certainement à en dire tout le bien, au fond, que j’en pense. Car, en effet, cette ville plutôt cosmopolite a toutes sortes d’attraits, même imprévus, comme elle a, c’est le cas de le dire en passant, puisque je