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voyage en france par un français

ticulièrement injuste d’attribuer à ceux qui, par choix, ne vivent pas chez lui, ses misères et ses raisons !

Il y a aussi, cette fois, dans Le Bachelier, une… inexactitude qu’il importe de ne point laisser passer. Je citerais volontiers la page qui est charmante et du meilleur style Vallès, n’était l’esprit d’insulte décidément trop bas qui la déshonore. Je la résume brièvement. Il s’agit d’une manifestation d’étudiants républicains « troublée » par les sergents de ville qu’ont le mauvais goût d’applaudir des jeunes gens appartenant à la Société de Saint-Vincent de Paul. Émoi des manifestants. On en vient aux mains entre étudiants et « Saint-Vincent ». Jacques, le héros du roman, — une autobiographie à peine voilée — tombe sur un de ceux-ci qu’il a entendus et vus crier : bravo ! et, le tenant par l’oreille, le force à jurer qu’il n’en a rien fait, puis, après l’avoir lâché, réflexion faite, le rattrape et lui flanque un coup de pied quelque part, sans plus de résistance de la part du jeune homme que si ce dernier était le dernier des… capons, parce que « Saint-Vincent, » l’auteur nous le donne bien nettement à penser. Eh bien, M. Vallès a été victime, là, non d’une mauvaise mémoire, mais du préjugé le plus bêtement français de Quatre-vingt-neuf auquel il a obéi, lui, homme d’esprit,