Page:Verlaine - Œuvres posthumes, Messein, I.djvu/66

Cette page a été validée par deux contributeurs.

VISITES


Je n’ai pas vu d’arbres ni d’herbe
Ni de ciel, sinon un seul pan,
Durant tout cet été superbe
Dont on me rabat le tympan.
Ah ça, m’aurait-on donc jeté
Dans un cachot trop mérité ?

Non, je suis simplement malade,
Mais un malade dès l’abord
En plein large, à la débandade,
Délire, coma, pris pour mort ;
Puis je redevins l’alité
Classique — à perpétuité ?

Et ce n’est pas que je m’ennuie,
Au moins, dans l’asile où je suis.
Pas de soleil, mais pas de pluie,
J’y vis au frais, au chaud, et puis
Des visiteurs assidûment
Y charment mon isolement.