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histoires

nesses, et M. Chauderlos de Laclos ne fut pas sans lui emprunter quelques traits pour sa détestable héroïne des Liaisons dangereuses.

Et cætera !

L’âge arriva. Les hommes jusqu’ici tour à tour aimés pour elle-même et rendus malheureux par pur caprice, finalement haïs bien que toujours désirés au fond, par une juste compensation la dédaignèrent et la trahirent. Ce fut alors le dégoût de tout et de tous, des hommes, des femmes et des choses, fors le jeu dont elle s’était follement éprise, non pourtant sans calcul, car elle savait compter maintenant. Si bien que sa fortune, considérablement ébréchée par ses derniers amants, se récupéra jusqu’à l’opulence presque la plus scandaleuse. La vieillesse l’investit d’une sorte de sagesse, et d’une façon de bonté ; mais un fond d’amertume lui restait au cœur et dans l’âme.

C’est à cette période de sa vie qu’elle rencontra Aline et que l’âme et le cœur s’épanouirent chez elle et pour toujours en une sorte de fraîcheur et de purification…