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souvenirs

treize ans, que la révélation par la lecture eut lieu pour ce faible moi et je tombai sur le second tome des Contemplations ; les Mages et la Bouche d’Ombre eurent, je le crains, presque aussi peu de clarté pour mon esprit en miniature d’alors qu’ils en oui trop pour le « décadent » que me voici, suivant des gens.. Par contre, les vers sur la mort de Léopoldine me choquèrent et je trouvai moi, frais émoulu de mon catéchisme, absolument comme je le trouve aujourd’hui, ce père désolé, ce chrétien qui se dit si soumis, bien téméraire de dire au Dieu qu’il fait profession d’adorer dans imites ses manifestations


Considérez que c’est une chose bien triste…


Les Orientales me plurent à quinze ans — (j’y voyais des odalisques) — et me plaisent encore, comme beau travail de bimbelotterie « artistique », comme article de Paris pour la rue de Rivoli, de bon débit parmi la buée vanillée de pastilles batignolaises d’un si vague sérail !

À leur tour, les quatre œuvres de demi-teintes, Feuilles d’automne, Voix intérieures, Chants du Crépuscule, Les Rayons et les Ombres, me prirent et me tiennent encore par leur relative simplicité, un certain accent sincère et, dans le dernier recueil particulièrement, par un tour ar-