Page:Verlaine - Œuvres posthumes, Messein, I.djvu/229

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
219
souvenirs

d’Arras, où vous trouverez grand nombre de malades gisans devant l’église à demy-morts de feu ardant, et vous adressans à Lambert, evesque du lieu, l’advertirez qu’il soit debout et qu’il veille la nuiet samedy prochain, visitant les malades parmy l’église, et qu’au premier chant du coq on voira une femme revestue de pareils atours que moy descendre du chœur de la dite église, tenant en ses mains un cierge de cire qu’elle vous baillera, et en ferez dégouster quelque peu de cire dedans des vaisseaux remplis d’eau, que donnerez à boire à tous les malades, et mesme en ferez distiller sur la partie du corps affligé. Ceux qui se serviront de ce remède avec une vifve foy recevront la guérison, et ceux qui le mespriseront perdront la vie. »

« Outre ce discours commun, elle dit à Norman particulièrement qu’il aurait pour compagnon Itier, combien qu’il lui fust ennemi pour l’homicide advenu et qu’en ce rencontre ils seroient réconciliez. Norman donc estant esveillé, commence à s’escrier : Ô combien grande et vénérable est la présence de ta Vierge Mère de Dieu ! Ô à la mienne volonté, que par son ayde je puisse estre réconcilié à mon confrère Itier ! Ô pleust à Dieu que par sa miséricorde, et par l’intercession de la Vierge Marie, je puisse annoncer à tant de malades qu’ils recevront santé