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Mais laissez faire : l’an viendra,
Le mois viendra, le jour propice
Où du morose précipice
L’âme immortelle surgira,

Où le cœur sincère et fidèle
Retrouvera l’arbre et les nids
Des bons pensers par Dieu bénis,
Et s’y rendra d’un grand coup d’aile…

Ainsi le Poète, guéri
De la torpeur qui l’étiole,
Tout à coup s’essore et s’envole
Vers le bosquet toujours chéri,

D’où, voix qu’a refaite un long jeûne,
Dans les crépuscules seuls siens,
Il chante ses chagrins anciens
Et l’espérance à jamais jeune !