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mes hôpitaux

-concerts, et ce, par chic, par un naïf, au fond, et quasi touchant dandysm…ô. Et ces gentilles scies topographiques, si l’on ose ainsi parler, où défilent sur des airs pimpants tous les quartiers et monuments de la capitale, dans des circonstances toujours drôles et drôlement racontées, les Statues en goguette, l’Gaulois du pont d’Iéna, la Chaussée Clignancourt, la Samaritaine, Derrière l’omnibus, que bougrement et foutrement mal rendues par ces braves gens, d’ordinaire délurés et farauds autant que des convalescents peuvent l’être, mais une fois « sur les planches » — c’est une véritable petite scène — apeurés, gauches et patauds. Ce n’est que quand ils débitent du « sérieux » qu’ils deviennent comiques, sauf de rares exceptions ! La romance, déjà pas mal ridicule essentiellement, prend des proportions de parodie à perte de vue dans ces honnêtes bouches où les rogommes passés et les actuelles bronchites accumulent les notes les plus étonnantes. Il y a aussi la non-intelligence, sinon des choses chantées, du moins des intentions de l’auteur, galfâtre ou non. Par exemple, les Bœufs, de Pierre Dupont, admirable poème, le chef-d’œuvre peut-être, avec les Pins et les Sapins, du vrai poète intense qui sortira du demi-oubli d’aujourd’hui, vous les figurez-vous, comme ils le furent à l’époque dont il est question, traduits avec l’accent affecté d’un rustaud de Séne-et-Ouése ? Et la chanson pa-