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mes hôpitaux

bonhomme Misère, bonhomme Guignon, bonhomme Pas-de-Chance, retourne à tes « hosteaux » naturels.

Et c’est, pour la seconde fois, le littéral palais, mais que changé, qu’assombri, depuis les semaines d’apprentissage ! Les hautes fenêtres aux longs rideaux blancs ressemblent à des vantaux d’une prison pour géants ou de quelque maison de fous en rêve.

D’argent comptant, plus. De l’argent futur, sûr toujours, mais moins. En attendant, le même soleil de juillet à un an d’intervalle, mais accablant aujourd’hui, comme cholérique et cholérifère dans sa fureur ; les mêmes hautes salles, on dirait rabaissées comme un ciel d’orage qui serait menaçamment blanc d’un blanc de fer chauffé à blanc, d’un blanc funèbre, tel un convoi de vierge ; même médecin en chef : il semble moins paternel, avec de nouveaux suivants qui ne paraissent pas valoir les autres. Service, à première vue, moins attentif. Jusqu’aux malades qui paraissent plus endurcis ; durant ce mois, pourtant torride et qui doit être malsain, pas un d’eux n’est mort, mais quelle mauvaise humeur, à peine suspendue par la Fête Nationale : petits extras, quelque peu plus d’élasticité dans le règlement, une décoration intérieure, à bon marché, due à l’enthousiasme collectif des malades : guirlandes de papier et des R. F. faussement dorés sur des car-