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MONOMANE


La mise en scène toute nouvelle de plusieurs funérailles récentes avait frappé son esprit. Les dispositions mêmes d’un décor imprévu, les essais vers des effets non encore usités, tels que chars de fleurs, catafalques en plein vent, exposition de nuit avec torches et fanfares sous un monument de l’État (je crois, à moins qu’il ne soit de la Ville), enfin la foule immense accourue, recueillie ou non, à ces fêtes de la Camarde, tout cela reluisait, s’édifiait, sentait bon la violette et la rose, défilant en musique dans sa coupole qui rêvait parfois être celle du Panthéon.

Il avait vu les obsèques du Tribun, presque touchantes de jeunesse foudroyée et aussi d’improvisation artistique décidément réussie. Il avait vu les derniers honneurs rendus au Poète (même il y avait été débarrassé de sa montre par un mangeur de saucisson qui vendait des emblèmes, et de son porte-monnaie par une adorable petite curieuse au faux-cul sans pair).

Ces honneurs lui avaient paru étranges à vrai