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amour

Et c’est bien la poitrine où bat le Cœur immense :
Par les lèvres le souffle expirant dit : « Clémence »
Tant l’artiste les a disjointes saintement,
Et les bras grands ouverts prouvent le Dieu clément ;
La couronne d’épine est énorme et cruelle
Sur le front inclinant sa pâleur fraternelle
Vers l’ignorance humaine et l’erreur du pécheur,
Tandis que, pour noyer le scrupule empêcheur
D’aimer et d’espérer comme la Foi l’enseigne,
Les pieds saignent, les mains saignent, le côté saigne ;
On sent qu’il s’offre au Père en toute charité.
Ce vrai Christ catholique éperdu de bonté,
Pour spécialement sauver vos âmes tristes,
Pharisiens naïfs, sincères jansénistes !
— Un ami qui passait, bon peintre et bon chrétien
Et bon poète aussi — les trois s’accordent bien —
Vit cette œuvre sublime, en fit une copie
Exquise, et, surprenant mon regard qui l’épie,
Très gracieusement chez moi vint l’oublier.
Et j’ai rimé ces vers pour le remercier. —


Août 1880.