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les débacles

LE GLAIVE


Quelqu’un m’avait prédit, qui tenait une épée
Et qui riait de mon orgueil stérilisé :
Tu seras nul, et pour ton âme inoccupée
L’avenir ne sera qu’un regret du passé.

Ton corps, où s’est aigri le sang de purs ancêtres,
Fragile et lourd, se cassera dans chaque effort ;
Tu seras le fiévreux ployé, sur les fenêtres,
D’où l’on peut voir bondir la vie et ses chars d’or,