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les soirs

LE GEL


Ce soir, un grand ciel clair, surnaturel, abstrait,
Froid d’étoiles, infiniment inaccessible
À la prière humaine, un grand ciel clair paraît.
Il fige en son miroir l’éternité visible.

Le gel étreint cet infini d’argent et d’or,
Le gel étreint, les vents, la grève et le silence
Et les plaines et les plaines ; le gel qui mord
Les lointains bleus, où les astres pointent leur lance.