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les flambeaux noirs

L’infini se conçoit : donc il existe,
Et Dieu ne trompe pas l’homme sur l’univers.
Mais l’âme humaine encore gothique
Maintient le corps que rongeront les vers
Ainsi qu’un instrument sous son doigté mystique »

Les chats d’ébène en flamme
Ont traversé, de part en part, mon âme,
Comme des rages de vent noir
Et des tempêtes dans le soir
Et des chocs de marées,
Immensément, désespérées.

« La raison invariable et fatale,
Debout, dans le cerveau, à toutes ses issues,
Préside à l’expérience brutale
Et la fixe d’après des formes préconçues,
Elle se scrute et se juge préexistante
Aux sens à l’entendement.