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LES CLOÎTRES


Aux siècles féodaux, quand tiares et croix
Soudainement dans les guerres dégringolées,
S’ensanglantaient autant que les glaives des rois
Et se cassaient au heurt des superbes mêlées,
Les évêques jugeaient la plainte et le grief ;
Leur donjon mordait l’air de ses créneaux gothiques ;
Ils n’avaient cure et soin jamais que de leur fief ;
Ils se disaient issus des déesses mythiques ;
Leurs cœurs étaient d’airain, mais leurs cerveaux battus,
Comme une enclume en bronze, étaient tintants de gloire.
Ces temps passaient de fer et de splendeur vêtus
Et le progrès n’avait encor de sa râcloire