Page:Verhaeren - Petites Légendes, 1900.djvu/70

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
Miserere les bat avec la trique

Formidable de sa musique.
La neige étant venue à choir,
Loques blanches sur le sol noir,
Leur sauterie est comme un sacrilège
Bondi, hors de la terre et de la neige.
Le bourg sommeille au loin et n’ose pas
Les surveiller dans leur sabbat.
Le rut gagne, de proche en proche ;
Les dents mordent et les côtes s’accrochent ;
Des nerfs et des muscles crispés,
Pendent rompus, pendent coupés,
Au long des couples fous qui piétinent leurs tombes.
Bloc par bloc, les coups du minuit tombent,
Mais rien ne ralentit l’assaut rageur
De Jan Terbanck ni du sonneur ;
Ils sont les brigands noirs lâchés, parmi la fête
Grimaçante de ces tempêtes ;
Ils n’ont aucun dégoût, aucun remords,
La vie étant mangée, ils entament la mort.
Mie et Wanne, comme autrefois, au fond des bouges
Sont leur butin et sont leurs gouges ;
Judoca Vet tient au vieux Nol
Comme les racines plongent au sol ;
Ils se bourrent de coups pour se distraire
D’avoir dormi si mornes sous la terre,
Tandis que dans un coin, Lamme, le tors,

Tente Ursula pour qu’elle se donne