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des incunables rarissimes ; elle se glorifiait de merveilleux manuscrits. On y pouvait étudier la miniature flamande depuis ses débuts jusqu’à sa décadence. Ô les chastes images des vierges et des saints ! Ô la multicolore parure des scènes évangéliques ! Ô les traits fins et souples qui semblaient faits avec des plumes minuscules tirées de l’aile d’un roitelet !

Hélas ! que sont devenus les incunables et les manuscrits ? Quel sort fut réservé à l’Anatomie humaine par Vesale ? Où la magnifique couverture aux armes impériales ? Et les écrits d’Érasme et de Juste Lipse et ceux de Jansénius, évêque d’Ypres, dont la vie se passa, elle aussi, dans la solitude studieuse et charmante de Louvain ? Tous les chefs-d’œuvre n’ont servi qu’à rendre ou plus