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hollandais — certains le rapprochent de Montaigne, tandis que d’autres le rangent auprès de Voltaire — séjourna dans la cité brabançonne. Il y voulut vivre en paix, dans l’amical et studieux silence. Il aimait l’atmosphère douce des plaines aux lignes incurvées qui s’étendent vers Hérent ou vers Heverlé. Les bois versaient une ombre bienveillante à ses méditations et son existence tout entière se rassérénait en ce pays frais et lumineux. Quels livres écrivit-il pendant que les choses environnantes se faisaient comme attentives à ses pensées. Quelles paroles confia-t-il aux échos du mont César ou bien aux bords sinueux de la Dyle ? Dans quel logis séjourna-t-il ? Vécut-il chez les bourgeois, comme Spinoza le fit, au siècle suivant, là-bas, dans Amsterdam ?