Page:Verhaeren - Les Villes tentaculaires, 1920.djvu/39

Cette page a été validée par deux contributeurs.

L’âpre semeur des mauvais germes,
Aux jours d’Avril baignant les fermes,
Les vieux l’ont tous senti passer.

Ils l’ont surpris morne et railleur,
Penché sur les moissons en fleur ;
Plein de foudre, comme l’orage.

Les vieux n’ont rien osé se dire.
Mais tous, craignant son rire
Et que peut-être il ne revînt ;

Sachant de plus par quel moyen
On peut fléchir Satan païen,
Qui règne encor sur la moisson,

Par la campagne en grand deuil d’or,
Où vont les vieux et leur frisson ?