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Avec, sur leurs pieds nus, la crasse des sentiers.
Leurs bras levés balaient, d’un coup de bière,
L’âpre poussière
De leurs gosiers ;
Et tels s’en vont, serrant leur bien,
Et tels se croient nimbés de gloire
Et paient gaîment à boire.
Seuls, les derniers n’ont rien,
Et leur fureur et leur déveine se buttent
Aux poings tendus des cris et des disputes.

Et dans son prône, exaspéré,
Le vieux curé
Tance, flétrit, malmène
Ceux qui confient le gain de leur semaine
Au jeu mouvant
D’une aile au vent,
Et se moquent de la promesse,
Faite à confesse,
De ne point déserter
Les dimanches d’été,
La messe.