Page:Verhaeren - Les Tendresses premières, 1904.djvu/73

Cette page a été validée par deux contributeurs.

Je m’appuyais sur des planchers légers,
Je m’accrochais aux pliantes échelles,
Je faisais fuir de leurs nids clairs, les hirondelles ;
J’avais grand’peur, mais j’adorais ce court danger
D’être si haut
Sans trop savoir comment descendre.
Aux doigts collaient la poussière et la cendre,
De vieux plâtras pendaient comme autant de lambeaux,
J’eusse voulu monter, monter, jusques au faîte,
Où nichaient les hiboux, où pleuraient les chouettes,
Pour voir, au bout des grand’routes et leurs sillages,
Avec leurs croix et leurs coqs lourds,
Les autres tours,
Les tours,
Là-bas, des plus lointains villages.

J’avais l’orgueil de mon clocher
Et les querelles étaient chaudes,
Les jours de foire ou de marché,
Quand ceux d’Opdorp ou de Baesrode
Vantaient trop hardiment le leur.
Le mien m’était un champion de pierre
Carrant si largement sa force et sa valeur,
Dans la lumière,